Vrai ou faux (Mythes et préjugés)

La violence conjugale est un problème qui touche uniquement certains groupes et certaines couches de la société.
FAUX, La violence conjugale se retrouve dans toutes les couches de la société, indépendamment de l’âge, de l’origine ethnique, de la scolarité et du niveau socio-économique.

Les femmes sont aussi violentes que les hommes dans le contexte conjugal.
FAUX, Beaucoup plus de femmes que d’hommes sont victimes de violence conjugale (statistiques sur la prévalence). La nature et les conséquences des incidents violents sont plus graves pour les victimes féminines que pour les victimes masculines.

La violence conjugale est un problème d’ordre privé.
FAUX, La violence conjugale est un problème d’ordre social. C’est un crime condamné par la loi.

L’homicide conjugal est un drame passionnel, un acte de désespoir, un geste d’amour. C’est un acte isolé et désespéré.
FAUX, L’homicide conjugal est un meurtre, souvent prémédité. Il constitue souvent l’aboutissement d’une longue relation de violence et de domination; il est la pointe de l’iceberg de la violence conjugale.

La violence conjugale est une chicane de ménage.
FAUX, La chicane de ménage est l’expression d’une mésentente entre deux personnes « égales » qui peut se manifester par la colère ou l’agressivité. La violence conjugale met en scène deux personnes dont le pouvoir est « inégal ». Elle vise à  dominer l’autre, à  le soumettre, à  inspirer la peur.

L’agresseur ne prémédite pas ses comportements violents.
FAUX, La personne qui commet l’agression prémédite presque toujours la violence, qui se déroule selon un cycle précis, qu’elle a mis en place et orchestré. C’est ce qu’on appelle le « cycle de la violence conjugale ».

Les femmes provoquent souvent les agressions de leur conjoint et elles reà§oivent ce qu’elles méritent.
FAUX Il n’y a pas de provocation, sinon des événements déclencheurs qui deviennent des « prétextes » à  la violence. La personne qui agresse est la seule responsable de ses actes. Personne ne mérite de subir de la violence.

L’usage d’alcool ou de drogues et le stress sont les principales causes de la violence conjugale.
FAUX, Aucune substance ou situation stressante ne possède le pouvoir de rendre quelqu’un violent contre sa volonté. La véritable cause de la violence est le désir de contrôler une personne que l’on refuse de voir comme son égale.

Le conjoint violent a des problèmes psychiatriques.
FAUX, Un faible pourcentage de conjoints violents ont des problèmes psychiatriques. La violence n’est pas une maladie.

La violence conjugale est une « perte de contrôle ».
FAUX, La violence conjugale est une « prise de contrôle » d’une personne sur une autre (définition de la violence conjugale).

Les femmes qui restent avec un conjoint violent sont masochistes.
FAUX, Elles ne sont pas masochistes. Plusieurs raisons complexes expliquent pourquoi les victimes restent avec l’agresseur.

Le conjoint violent est agressif dans toutes les sphères de sa vie et cherche à  dominer toutes les personnes qui l’entourent.
FAUX, Le conjoint violent est souvent un bon compagnon de travail et un voisin charmant. Il s’en prend surtout à  sa famille, à  sa conjointe et à  ses enfants, parce qu’il se sent légitimé de le faire : ils lui sont acquis et lui appartiennent.

Après sa participation à  une thérapie, le conjoint violent a réglé son problème de violence.
FAUX, La thérapie n’est pas un moyen miracle. La thérapie n’est qu’une amorce de changement.

Les enfants sont rarement présents lors des épisodes très graves de violence conjugale.
FAUX, Trente-trois pour cent (33 %) de toutes les victimes de violence conjugale ont affirmé que des enfants avaient vu ou entendu cette violence; parmi celles-ci, plusieurs ont dit avoir craint pour leur vie (40 %) et avoir été blessées physiquement (44 %)13.
Source : ESG 2004

Les enfants sont forts. Ils finissent par oublier le traumatisme de l’exposition à  la violence conjugale.
FAUX, Plus de la moitié des enfants exposés à  la violence conjugale répondent à  tous les critères du syndrome post-traumatique; la majorité des autres enfants présentent des symptômes liés à  ce syndrome.